01/07/2023

L'histoire de la veste en cuir

De symbole de rébellion à pièce intemporelle de nos garde-robes, découvrez l’histoire de la veste en cuir à travers un tour d’horizon des époques et des lieux qui ont fait sa renommée.

À l’origine

À l’origine de la veste en cuir se trouvent les frères Irving et Jack Schott, immigrés russes vivant aux États-Unis et qui, dans les années 20, se spécialisent dans la confection de vestes de moto en peau de cheval à New York. La peau de cheval était également utilisée dans la fabrication de blousons pour les aviateurs de l’US Army mais aussi pour l’aviation civile qui vit ses prémices à cette époque. 

Forts de leur succès local, la légende raconte que c’est la boutique Harley Davidson de Long Island qui commande aux frères Schott en 1928 une veste solide, épaisse, durable et fonctionnelle en peau de vache pour habiller les motards qui font face aux intempéries. Le perfecto était né.

  Col perfecto cuir       Charles Chesnais veste cuir

American Dream

Dans les années 50, deux icônes du cinéma américain vont rendre célèbre le blouson de motard à l’affiche de films devenus cultes qui influenceront toute une jeunesse américaine en recherche de transgression.

En 1953 sort L’Équipée sauvage : L’histoire raconte les frasques d’une bande de motards incontrôlables vêtus de blousons en cuir noir avec à leur tête Johnny Strabler joué par Marlon Brando dont la prestation mémorable l’érigera au statut d’icône rebelle. Deux ans plus tard, en 1955 c’est le film La fureur de vivre qui expose la jeunesse américaine en crise des années 50 et consacre à jamais le mythe James Dean en perfecto et jean Levi’s.

Marlon Brando et James Dean en perfecto cuirTravolta et Fonzie en blouson cuir

Vers la fin de la guerre du Viêt Nam qui divise alors de plus en plus la population outre-atlantique des années 70, l’Amérique se tourne vers son passé en quête de plénitude et idéalise les années 50 à coups de séries télévisées et de films nostalgie.

Happy Days, le feuilleton culte relatant cette période bénie, deviendra un véritable rendez-vous télévisuel pendant plus de 10 ans avec des personnages phares comme Fonzie, un jeune voyou au grand cœur qui ne se sépare jamais de sa veste en cuir. En 1978, c’est le cultissime Grease avec John Travolta dans le rôle du chef de file des T-Birds (la bande de rebelles du lycée en jeans et perfectos personnalisés), qui fait revivre cet âge d’or de la culture américaine. Un âge d’or qui a su imposer les États-Unis comme le véritable eldorado d’une jeunesse pré-années 60 en pleine remise en question.

La musique dans la peau

Mode et musique sont indissociables. Quand on regarde l’histoire de la mode d’un peu plus près, on comprend très vite que les différents courants musicaux et les contre-cultures britanniques et américaines qui ont eu le plus d’impact sur la société, ont eu une influence tout à fait similaire sur notre façon de nous habiller.

En 1954, le king Elvis Presley débarque avec le titre « That’s Alright Mama », enflamme le cœur de millions de jeunes filles en fleur et devient un modèle de cool et de nonchalance en blouson de cuir pour des millions de jeunes américains.

Elvis Presley en blouson cuir

Dans les années 60, c’est l’Angleterre qui est au centre de toutes les attentions avec son fameux Swinging London ; une époque prolifique musicalement mais aussi en matière de mode. C’est une véritable révolution. Si les femmes ne portent pas encore de cuir ; leurs jupes se raccourcissent à vue d’oeil pendant que chez les hommes, deux courants stylistiques et musicaux s’affrontent violemment : C’est les Mods contre les Rockers. Les Mods écoutent les Who, se promènent en Vespas et apportent une attention toute particulière à leur look qu’ils veulent impeccable. Les Rockers eux, écoutent Eddie Cochran, arpentent les rues en grosses cylindrées et ne sortent jamais sans leur perfecto clouté ou customisé et leur jean brut.

À la fin des années 70 et dans les années 80, les punks mettront tout le monde d’accord, emmenés par les Sex Pistols et les Clash. Cuir, jean, vinyle, plaid ; avec eux tout se déchire et se pare d’épingles à nourrice, de clous, de patchs et de trous. Le blouson en cuir se porte alors près du corps, abimé, clouté et personnalisé.

Après la déferlante Punk du Londres des années 70, la décennie suivante sonne le retour d’une exubérance qui reprend des couleurs, à l'image d'un modèle de veste en cuir iconique qui va devenir instantanément culte dans la folie des années 80. C'est en 1983 que Michael Jackson, fraîchement désigné roi de la pop, marque l’histoire de la musique au fer rouge avec le clip de « Thriller », dont on retiendra bien sûr sa mise en scène et sa chorégraphie mythique mais surtout cette veste en cuir rouge incroyable aux épaules démesurées devenue symbole de la mode des années 80.

Blouson cuir des années punk    Blouson cuir Michael Jackson Thriller 1983

Sur les podiums, le cuir devient mainstream

À partir des années 80, le cuir est partout, il rentre dans les moeurs et prend de la couleur : Les créateurs phares de cette période s’en emparent comme Jean Paul Gaultier, Thierry Mugler et Claude Montana qui en fera sa marque de fabrique. Épaules larges, taille cintrée et jupe moulante ; la femme devient working girl et s’émancipe dans des créations en cuir rouge, bleu, vert, jaune voire même violet. Dans les années 80, tout est permis (coiffure comprise).

Le cuir ne quittera ensuite plus jamais les podiums et, à partir des années 90, le perfecto qui était à l’époque symbole d’émancipation et de refus des conventions entre dans toutes les garde-robes et obtient son statut d’intemporel au même titre que la petite robe noire ou que le jean Levi’s 501 qui l’a si souvent accompagné au cours de son histoire. À l’image de Kate Moss et de Johnny Depp, couple culte des années 90 s’il en est, le blouson en cuir est tendance et dans l’air du temps et ne cessera plus jamais de l’être.

     

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Tous les commentaires

ERNEST
27/04/2020

Le blouson de cuir continue à représenter une sorte de promotion sociale, en comparaison avec ceux qui s'habillent « simplement » de matériaux synthétiques... « Homo sapiens » quoi !